Histoire de l'extraction : Protohistoire -2200 /-52
La fin du Néolithique est marquée par l’apparition de la métallurgie du cuivre. Les premières mines de cuivre se font jour aux alentours de 3000 avant notre ère dans le sud du Massif central. À Cabrières, dans l’Hérault, le minerai était extrait à l’aide de galeries creusées en suivant l’axe des filons. À proximité des mines, divers vestiges archéologiques attestent la transformation du minerai sur place : concassage, lavage et tri des matériaux extraits, fours de réduction, déchets, scories, etc. La fabrication d’objets en cuivre est alors essentiellement tournée vers la parure et l’armement.
Pour les âges des Métaux, outre les carrières de grès comme celles du massif de la Serre, dans le Jura, où sont produites sur place des meules à va-et-vient pour moudre les céréales, les sites d’extraction du cuivre voient leur activité s’intensifier : mélangé avec de l’étain importé, le cuivre permet en effet de fabriquer les premiers objets en bronze.
Mais c’est surtout à l’âge du Fer que l’exploitation des minerais connaît un véritable essor : le fer, bien sûr, qui, transformé, a servi à armer le guerrier gaulois. Il a fait l’objet d’une exploitation minière dès le Ve siècle avant notre ère, notamment au Mans, dans la Sarthe, où son minerai a été extrait à l’aide de puits et de galeries, puis transformé dans des ateliers de réduction implantés à proximité. Plus tardivement, au IIe siècle avant notre ère, dans l’Yonne par exemple, le minerai de fer affleurant au sol a été exploité à ciel ouvert à proximité de batteries de fourneaux.
Dès l’époque gauloise, d’importantes mines d’or sont localisées dans le Limousin. Ces aurières, qui peuvent descendre jusqu’à 20 m de profondeur, sont parfois associées à des dispositifs de canaux de laverie permettant recueillir les paillettes d’or par tamisage. L’or des Celtes, composé de bijoux, tel le torque de la princesse de Vix, de représentations animales, d’éléments ornant les costumes ou encore de monnaies, a été abondamment évoqué par les auteurs grecs et romains.
La collecte des pierres était le plus souvent liée aux activités agricoles : la pratique de l’épierrage, restée active jusqu’au XXe siècle, consistait à ramasser les pierres soulevées par les labours et à les entasser en bout de champ, où elles formaient des murgers. Ces murgers constituaient une réserve de pierre pour les besoins des communautés villageoises. Toutefois, dans les régions riches en ressources minérales, des extractions importantes ont pu avoir lieu.
Si l’essentiel du bâti, du moins dans la moitié nord de l’actuelle France, était alors en bois, la construction d’édifices en pierre était pratiquée par les Gaulois. On connaît les formidables murs d’enceinte des oppida gaulois, tel celui de Bibracte, près d’Autun (Saône-et-Loire). Les maisons de certains habitats, particulièrement dans la moitié sud de la France, comportent des parties en pierre. Près de la côte méditerranéenne, où l’influence grecque a été bien étudiée, de nombreux sites archéologiques de la Protohistoire montrent le recours à la pierre, comme à Lattes ou à Ensérune.
- Mine de cuivre de Pioch Farrus, à Cabrières (Hérault). Exploitée dès le début du IIIe millénaire, elle est la plus ancienne mine de cuivre d’Europe occidentale. Le minerai de cuivre en était extrait par des tranchées et de petites galeries souterraines suivant l’axe des filons minéralisés. Ce type de mine pouvait se développer sur plus de 20 m et atteindre près d’une dizaine de mètres de profondeur. Les excavations, dont on aperçoit le départ sur ce cliché, ont été creusées après que la paroi rocheuse ait été « attaquée au feu » (technique du dépilage).
Mine de cuivre de Pioch Farrus, à Cabrières (Hérault). Exploitée dès le début du IIIe millénaire, elle est la plus ancienne mine de cuivre d’Europe occidentale. Le minerai de cuivre en était extrait par des tranchées et de petites galeries souterraines suivant l’axe des filons minéralisés. Ce type de mine pouvait se développer sur plus de 20 m et atteindre près d’une dizaine de mètres de profondeur. Les excavations, dont on aperçoit le départ sur ce cliché, ont été creusées après que la paroi rocheuse ait été « attaquée au feu » (technique du dépilage).
© CNRS, Laurent Carozza - Ce torque en or massif (580 g) a été mis au jour en 2015 sur le site de Lavau, dans la plaine de Troyes (Aube). Allongé au centre d'une tombe à char, le prince ou la princesse qui le portait au cou était aussi paré de bracelets en or, d'un brassard en lignite et de perles d'ambre.
Ce torque en or massif (580 g) a été mis au jour en 2015 sur le site de Lavau, dans la plaine de Troyes (Aube). Allongé au centre d'une tombe à char, le prince ou la princesse qui le portait au cou était aussi paré de bracelets en or, d'un brassard en lignite et de perles d'ambre.
CC BY-SA 4.0 https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74824716© Gérald Garitan, Wikimedia commons - L’oppidum de Bibracte était protégé par un puissant murus gallicus : une technique de construction qui consiste en un talus de terre armé de poutres de bois entrecroisées et renforcé par un parement de pierres. Le mur de Bibracte mesurait plusieurs kilomètres de long. La masse de pierre nécessaire à son édification dépasse ce que le simple collectage du surface pouvait fournir, aussi est-il clair que des extractions du type des carrières à ciel ouvert ont eu lieu.
L’oppidum de Bibracte était protégé par un puissant murus gallicus : cette technique de construction consiste en un talus de terre armé de poutres de bois entrecroisées, que vient renforcer un parement de pierres. Le mur de Bibracte mesurait plusieurs kilomètres de long. La masse de pierre nécessaire à son édification dépasse ce que le simple collectage du surface pouvait fournir, aussi est-il clair que des extractions du type des carrières à ciel ouvert ont eu lieu.
CC BY-SA 3.0 https://commons.wikimedia.org/wiki/Mont_Beuvray#/media/File:F08.Bibracte._Murus_Gallicus.0001.jpg© Jochen Jahnke, Wikimedia commons