Histoire de l'extraction : Préhistoire Avant -2200

Comme l’indique la présence de l’adjectif lithique (du grec lithos, qui signifie « pierre ») dans les noms des premières grandes périodes de l’histoire de l’humanité (Paléolithique, Mésolithique, Néolithique), l’utilisation des ressources minérales est aussi ancienne que les premières traces de la présence humaine.


Dans les premiers temps, au Paléolithique, la plupart des blocs de pierre utilisés ont été ramassés dans des zones d’éboulis, au pied des versants, à flanc de coteaux, dans le lit des cours d’eau ou encore sur les grèves et sur les plages. Pour fabriquer les parties actives de ses outils, l’homme de la Préhistoire a mis à contribution les nombreuses roches qu’il trouvait dans son environnement. Mais de tous les matériaux disponibles, le silex est celui qui a fait l'objet du plus large emploi, en raison de ses qualités mécaniques favorables à la taille et de sa présence dans de nombreuses régions.

Au début de la période Néolithique (dès 5400 avant notre ère), une roche gris-noire très prisée, la pélite-quartz, est exploitée en carrières dans le sud des Vosges (Plancher-les-Mines) pour fabriquer des lames de haches polies. Mais ce n’est qu’à partir de 4500 avant notre ère que se développent les exploitations systématiques des gisements de matière minérale. On peut citer les ateliers du Mont Ventoux, dans le Vaucluse, où un silex blond reconnaissable entre tous a été taillé pour faire des lames très régulières. Au même moment, l’extraction minière débute dans le Bassin parisien (Jablines, minières du pays d’Othe, de Ri, etc.) : puits de mines, chambres d’extraction ou galeries sont creusés dans le sous-sol calcaire à l’aide de pics en bois de cerf ou en pierre pour atteindre les meilleurs bancs de silex nécessaires à la fabrication des haches polies, dont la demande ne cesse d’augmenter.

Dans le milieu du IVe millénaire apparaît un phénomène qui, sans rapport avec la fabrication d’outils, met à contribution d’importantes quantité de pierres et de blocs : il s’agit de la construction de sépultures monumentales, tumulus allongés ou de plan circulaire composés d’amoncellement de cailloux, généralement limités par des pierres dressées et abritant des chambres funéraires. C’est le cas à Barnenez (Finistère), à Bougon (Deux-Sèvres) ou encore à Saint-Jean-du-Désert (Marseille) et à Caramany (Pyrénées-Orientales). Dans la suite du Néolithique, dolmens, allées couvertes, menhirs et cromlechs perpétueront cette tradition mégalithique, dont on retrouve les témoins sur l’ensemble de la façade atlantique. De rares carrières d’extraction de pierres destinées à l’érection de ces monuments sont connues. À Bougon, par exemple, des bancs rocheux portent les traces d’élargissement des fissures naturelles du calcaire, permettant d’en détacher des morceaux par éclatement. Les roches sont toujours choisies avec soin : schiste rouge du dolmen de la Roche-aux-Fées (Essé, Ille-et-Vilaine), quartz et granite à Gavrinis (Morbihan), mais aussi gneiss provenant de 4 km, de Locmariaquer, etc.