Histoire de l'extraction : Époque moderne 1500 / 1800
Le XVIe siècle est celui de la spécialisation des centres de production et le tuffeau de Bourré la reine des pierres pour les châteaux de la Loire demeure le plus bel exemple. La suite de l’histoire s’écrit davantage en terme d’économie.
Durant la Renaissance, la tendance générale est à la diversification des approvisionnements en fonction de l’usage dans l’édifice : pierre d’appareil, pierres pour corniches et entablement, dalles pour sol et marches d’escalier, etc. À Paris, bien que les provenances locales restent de règle, des produits de provenance plus lointaine apparaissent, tels la craie indurée de Vernon (Eure) ou le calcaire de Tonnerre (Yonne) pour la statuaire. À Orléans, où la pierre locale est de qualité médiocre, lorsqu’Henri IV ordonne la reconstruction de la cathédrale Sainte-Croix, on va d’abord chercher la pierre de Nevers, à laquelle on préfère rapidement celle d’Apremont-sur-Allier. Pour le transport, faute de mieux la voie terrestre reste largement utilisée, mais dès que le transport par eau est possible, celui-ci a été privilégié. La lenteur du développement des canaux reste un frein au commerce de la pierre.
Que se passe-t-il dans les régions dépourvues de ressources lithique, comme par exemple dans une bonne partie de la vallée de la Garonne, de Toulouse à Moissac ? Globalement, depuis le Moyen Âge, la brique règne largement (la fouille archéologique du château des comtes de Toulouse en fournit une remarquable illustration). Le même mouvement continue à l’époque moderne, comme en témoigne, dans la même « ville rose », la façade du Capitole, où pierre et brique alternent sans artifices.
- Le château de Chambord, un bel exemple de construction en tuffeau de Bouré
Le château de Chambord, un bel exemple de construction en tuffeau de Bouré
© Jean-Louis Bellurget / Inrap - Le Logis de l'Écu a été bâti entre 1538 et 1541 à Toulouse (Haute-Garonne). Ses fondations montrent à quel point la brique a joué un rôle majeur de substitut de la pierre, non seulement sur le plan décoratif mais pour l'ancrage et l'assise des édifices, dans cette région qui en était dépourvue.
Le Logis de l'Écu a été bâti entre 1538 et 1541 à Toulouse (Haute-Garonne). Ses fondations montrent à quel point la brique a joué un rôle majeur de substitut de la pierre, non seulement sur le plan décoratif mais pour l'ancrage et l'assise des édifices, dans cette région qui en était dépourvue.
© L. Llech - Dans les années 1480-1500, certains carriers jugèrent qu'en laissant en place des piliers de soutainement (les «piliers tournés»), ils se privaient de très bons matériaux. Aussi exploitèrent-ils non plus des galeries mais de vastes ateliers très bas, formant çà et là des empilements de blocs équarris, les «piliers à bras», et comblant les zones qui ne les intéressaient plus avec des déchets d'extraction dits «bourrages», qu'ils retenaient par des murets de pierre appelés «hagues».
Dans les années 1480-1500, certains carriers jugèrent qu'en laissant en place des piliers de soutainement (les «piliers tournés»), ils se privaient de très bons matériaux. Aussi exploitèrent-ils non plus des galeries mais de vastes ateliers très bas, formant çà et là des empilements de blocs équarris, les «piliers à bras», et comblant les zones qui ne les intéressaient plus avec des déchets d'extraction dits «bourrages», qu'ils retenaient par des murets de pierre appelés «hagues».
https://www.pierres-info.fr/extraction_a_ciel_ouvert/index.html© Marc Viré