Histoire de l'extraction : Époque moderne 1500 / 1800

Le XVIe siècle est celui de la spécialisation des centres de production et le tuffeau de Bourré la reine des pierres pour les châteaux de la Loire demeure le plus bel exemple. La suite de l’histoire s’écrit davantage en terme d’économie.

Durant la Renaissance, la tendance générale est à la diversification des approvisionnements en fonction de l’usage dans l’édifice : pierre d’appareil, pierres pour corniches et entablement, dalles pour sol et marches d’escalier, etc. À Paris, bien que les provenances locales restent de règle, des produits de provenance plus lointaine apparaissent, tels la craie indurée de Vernon (Eure) ou le calcaire de Tonnerre (Yonne) pour la statuaire. À Orléans, où la pierre locale est de qualité médiocre, lorsqu’Henri IV ordonne la reconstruction de la cathédrale Sainte-Croix, on va d’abord chercher la pierre de Nevers, à laquelle on préfère rapidement celle d’Apremont-sur-Allier. Pour le transport, faute de mieux la voie terrestre reste largement utilisée, mais dès que le transport par eau est possible, celui-ci a été privilégié. La lenteur du développement des canaux reste un frein au commerce de la pierre.

Que se passe-t-il dans les régions dépourvues de ressources lithique, comme par exemple dans une bonne partie de la vallée de la Garonne, de Toulouse à Moissac ? Globalement, depuis le Moyen Âge, la brique règne largement (la fouille archéologique du château des comtes de Toulouse en fournit une remarquable illustration). Le même mouvement continue à l’époque moderne, comme en témoigne, dans la même « ville rose », la façade du Capitole, où pierre et brique alternent sans artifices.